Abstract
Ce texte est la seconde partie d’un article sur le fonctionnement du Lycée Carnot de Tunis en temps de guerre (1939-1945), dans le contexte très particulier de la Tunisie sous protectorat français. Il retrace la vie du lycée dans une ville à la réalité complexe, ainsi que celle des lycéens : études et loisirs, attitudes, engagement dans le conflit pour certains et les raisons de cet engagement. 112 lycéens l’ont payé de leur vie. L’éparpillement géographique de leurs tombes atteste de leurs combats. Or, ils ont été totalement occultés par les politiques mémorielles de la Tunisie indépendante, les plaques commémoratives érigées pour rappeler leurs noms ont été déplacées. L’oubli qui les entoure aujourd’hui amène à réfléchir sur les fondements de la mémoire collective et sur le passage de la mémoire à l’histoire.