Abstract
La disparition de consignations juridiques relatives aux relations entre la population laborieuse et le pouvoir fournit le point de départ du présent article, qui cherche à mettre en lumière la portée profonde des réformes judiciaires et administratives entreprises dans l’Egypte du xixe siècle. Ces remaniements viennent modifier le ressort de l’instance judiciaire impériale et ébranler fortement son autorité, surtout en tant qu’instance de médiation entre le sultan et le pouvoir en Égypte. Nous tentons ici de comprendre quels rapports existent entre le réagencement des tribunaux, le remplacement partiel d’un dispositif de charges vénales par une armée d’ordonnance et l’étatisation de l’économie. La transformation d’un corpus, loin de refléter de simples questions procédurales ou encore un processus mené par le vice-roi selon une logique de rationalisation de l’appareil d’Etat, nous fournit ainsi l’occasion de revenir sur les transformations qui ont bouleversé l’économie judiciaire de l’Egypt