Abstract
Fondé sur une enquête auprès de jeunes voilées, cet article montre que le port du hijâb, pratique particulièrement symbolique, ne s’explique ni par un effet de conjoncture internationale, ni par un effet de mode, mais répond surtout à une logique de recomposition du fait religieux et renvoie donc aux trajectoires individuelles durement éprouvées par un processus de mutations et de crises profondes. Ce phénomène ne semble pas exprimer une quête identitaire, mais plutôt un malaise social général où le recours au religieux et à ses symboles est fondé sur un sens pratique suscité par les conditions de vie et de nouveaux contextes.