Abstract
Cet article interroge les pratiques dévotionnelles individuelles et collectives qui se tiennent dans l'espace domestique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, à travers l'étude de deux cas de familles ; les Harlay de Beaumont et les Montmorency-Luxembourg de Tingry. En s'appuyant sur des inventaires après décès et des catalogues de livres, il est question de cerner les traces matérielles de ces pratiques et d'observer l'évolution de la sensibilité religieuse de familles appartenant à l'élite sociale. À partir des indices : objets de la piété privée, iconographie religieuse et livres de dévotion, une pratique générale intériorisée de la piété a été constatée au siècle des Lumières, sans pour autant négliger des particularités qui montrent qu'indépendamment du contexte, l'expression de la foi n'est pas uniforme et que chaque individu a sa propre manière de vivre sa religion chez soi.