Abstract
Dans le contexte de profondes mutations que connaît la France au XIXe siècle, Marie Laguillon devient ouvrière papetière en Dordogne, puis en Charente, réputée pour son papier. Sa trajectoire individuelle est représentative de celle de milliers de femmes de la paysannerie qui, lors de la progressive industrialisation des campagnes, abandonnent la terre pour la fabrique, en quête d’un salaire fixe, avant d’être entraînées vers les villes lors des débuts de l’exode rural. Les femmes subissent des injustices dont la disparité des salaires et connaissent des conditions de vie extrêmement difficiles qui n’épargneront pas leurs enfants. Même si les ouvrières papetières ne participent pas aux grandes luttes de leur époque, elles suivent cependant avec attention l’irruption des femmes dans la vie sociale et politique, « ovalistes » ou « Communardes », qui exigent des changements notamment en faveur de l'éducation, de l'indépendance économique pour les femmes et du droit de vote.