Résumé
Cette étude concerne un genre particulier encore peu visité par les historiens de la communication : la presse sportive ; celle-ci a pourtant soutenu et accompagné le sport dès sa naissance en Tunisie à la fin du XIXe siècle.
S’appuyant sur un corpus de journaux qui ont servi à la fois comme source et comme objet d’étude (en plus des archives officielles), l’auteur tente de dégager certains traits de l’évolution de la presse sportive à l’époque coloniale : sa physionomie, son contenu et son rôle dans la diffusion du sport en tant que nouvelle culture du corps ; cette presse annonce en même temps la naissance d’un nouveau loisir. Émanation coloniale, certains périodiques sportifs français s’érigent très tôt en organes officiels des fédérations sportives naissantes, comme La Tunisie sportive (1908) reproduisant le modèle français métropolitain. Sportive et mondaine au départ, cette presse prend son essor entre les deux guerres et se diversifie parallèlement au développement du sport en Tunisie ; elle s’étend rapidement aux autres communautés, gagne les milieux tunisiens au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et exprime un « nationalisme sportif » notamment à travers les hebdomadaires sportifs : Coup d’Envoi, (1939, 1945-1946), Tunisie Sports (décembre 1947- novembre 1948), ou à travers la presse généraliste comme Al Ousbou' qui consacre, à partir de 1945, des rubriques réservées aux activités sportives et culturelles.