Résumé
L’objectif de cet article est de proposer des hypothèses en vue de comprendre ce qui se passe dans la société tunisienne depuis la révolution de décembre 2010 / janvier 2011, celle-ci étant prise comme « révélateur » du fonctionnement d’un ordre politique et social qu’il faut restituer dans sa profondeur historique et dont il faut saisir les inflexions sur la longue durée. Les deux concepts de « communautarisme » et d’« individualisme » permettent d’analyser des dynamiques particulières au niveau des rapports sociaux, des relations entre groupes et des modes d’inscription des individus dans des collectifs. L’analyse de l’articulation entre les modèles communautaires, dans leurs différentes variantes historiques au Maghreb et en Tunisie, et les poussées « individualistes » éclaire d’un jour nouveau la révolution tunisienne.